A bon entendeur
Voilà donc que j’ai trouvé un peu de temps et d’inspiration. C’est qu’il en faut pour vider son sac en bonne et due forme. Plus que l’on ne croit ! Je vais mettre un terme à une histoire tumultueuse qui aura duré six années. Une histoire qui m’aura apporté bien des joies, bien des peines aussi. C’est ce dernier point auquel je n’aurais jamais pensé au commencement.
Le commencement, c’est une passion qui se découvre, un engouement parfois non maitrisé. C’est un peu d’insouciance, une part d’insolence je dois le dire, quelques restes d’adolescence. Aujourd’hui ne pèse aucun regret, pas même celui de m’être laissé « enmoutonné ». Nombreux sont ceux qui seraient tombés dans le panneau, nombreux sont ceux qui y sont encore, nombreux sont ceux qui y tomberont demain. De la plus grande partie de cette période, je conserve d’excellents souvenirs, de très grands souvenirs même. Malheureusement, et c’est le lot de toutes les histoires, on ne retient généralement que la fin. Ici débute ma courte tirade.
Est-ce une chance ou pas, j’ai pu traverser le rideau dans les deux sens. J’ignorais parfaitement que la mise en scène serait digne de Dallas. Le rideau en question n’était qu’un signe d’opposition, une limite entre le noir et le blanc. J’ai cru trouver passion, cohésion, solidarité, franchise, respect et démocratie. Je n’ai trouvé que déraison, dissensions, égoïsme, mensonge, perversité et dictature. L’aquarium paradisiaque n’était en fait qu’un panier de crabes.
Alors en bon Panurgiste, j’ai suivi. Un temps, pas deux. Le recul m’a servi, l’âge aussi, sans doute. J’ai ressenti l’amertume, le dégoût puis le mépris. J’ai cru certains discours, certaines valeurs, je me suis trompé. Parce que dégrader, insulter et attiser la haine ne font pas partie de mon éducation, j’ai dit stop. Parce que je n’admets pas qu’on juge mon engagement, mon temps libre et, pire, mon mode de vie. Je ne suis à la merci de rien ni personne, si ce n’est de la loi. Et si je conçois l’existence d’idées parfaitement différentes des miennes, je refuse que ces dernières me soient imposées.
Si tout n’est pas clair, si les formules sont maladroites, elles sont telles qu’elles étaient nourries au fond de moi-même. Je ne reviendrai plus dessus.
Il était temps de tourner la page, de changer de livre, de vivre autre chose. Voilà qui est fait.