Manque de temps, solution transitoire !
Les plus grands chanteurs valent mieux que de longs discours. Alors, comme j'ai trop peu de temps pour entretenir ce lieu de la façon dont je le rêverai, je partage avec vous ce texte. Je connais mes lecteurs, et j'en connais beaucoup qui l'apprécieront !
Les lépidoptères, les coléoptères Tu peux les laisser voler, eux, ça craint pas
Les chiens, les chats Tu peux les faire rentrer Tu peux les caresser Eux ils aiment ça
Les lions, les panthères Sont malheureux loin de leur terre Tu devrais les plaindre C’est la misère
C’est des vautours Dont il faut te méfier Ils te tournent autour Et sont sans pitié
Ils sont comme nous Ils nous ressemblent trop Ils regardent ton goûter Veulent te le bouffer
Ils se posent sur ton épaule Ils se poussent de l’épaule Et ils se trainent à tes pieds Il faut te méfier
Ça craint
Les femmes hippocampes Les anguilles vivantes Sont impressionnantes Mais elles ça craint pas
Les petits lapins nains Et les souris galantes Même les tortues géantes Elles sont pas méchantes
C’est des vautours dont il faut te méfier Ils sont dégueulasses Dans leur propre mélasse
Ils puent du bec et mangent de l’avarié Ils ont l’avarice Jusqu’au fond du gosier
Ils s’engueulent sur leur arbre Et se taisent quand tu passes Ils guettent ton dos tourné Pour tout te piquer
Ils sont pas dans leur assiette Mais ils sont dans la tienne Ils sont pires que des hyènes
Ils te guettent
ça craint
Ils avaient des têtes d’anges Et c’est peut être la seule morale Car du monde animal C’est eux qui sont la fange
Ils auraient pu être chouette Ils auraient pu être grand-duc Mais au fond ils ne sont rien d’autre Que des petits trous du c
Alors si tu les croises Passe ton chemin Laissent les s’occuper Du menu fretin
Alors si tu les croises Passe-moi le vin Passe-moi le pain Evite qu’ils s’assoient
À notre table Et protège tes copains Parce que ça craint Ça craint
Jean-Louis Aubert, Les lépidoptères, 2010.