Deux poids, deux mesures
Il y a trois semaines, une banderole avait semé la zizanie dans le monde du football, allant jusqu'à émouvoir la nation entière ! Faisant une nouvelle fois passer un club et ses supporters pour le principal vecteur d'idées inacceptables et intolérables.
Durant des jours et des jours, le lynchage médiatique fût tel que, combiné au succès d'un film, la France tombait dans un anti-parisianisme tout bonnement hallucinant. Les Saints Ch'tis irréprochables voyaient ainsi tout un pays défendre une cause soit-disant juste mais pourtant inexistante face aux vilains Parigots...
Depuis ? Beaucoup de choses se sont passées, parfois plus graves encore. Quelques lignes dans la presse, quelques mots pour s'insurger, et puis basta. Ainsi ce week-end les paroles ouvertement racistes, prononcées à froid en conférence de presse par un entraîneur de Ligue 1, n'ont visiblement pas choqué grand monde. Du moins les médias n'ont pas jugé utile de s'emparer du sujet. Il est vrai qu'enfoncer le modeste club Strasbourgeois avec le dérapage raciste de Furlan est bien moins vendeur que les titres tapageurs sur une capitale où la connerie serait reine à en croire certains...
Une banderole déployée sous les yeux du Président de la République suffit donc à faire enfler une polémique et à ce que les politiques utilisent des effets d'annonce (Dissolution des Boulogne Boys, par exemple...), pendant que certains tiennent donc des propos racistes en toute quiétude lorsque Super-Sarko est absent.
Il ne s'agit pas ici de dédouaner les responsables du morceau de tissu honteux du Stade de France, mais plutôt de faire comprendre à tous que la connerie est universelle et non la propriété seule des esprits parisiens.
Partagé par tous les peuples, toutes les contrées, le football n'est que le miroir d'une société malade.